Bukit Lawang : dans la jungle

1er Novembre 2017 : Bukit Lawang

Aujourd’hui c’est l’anniversaire de maman, grosse pensée pour elle ; nous sommes perdus dans la jungle et pas moyen de la contacter… en plus de ça 6h de décalage… Mégane pense fort à elle en ce jour si particulier ! Petit déjeuner à 7H30, ce matin c’est le départ pour notre trek dans la jungle.

Avant de partir, nous partons en mission pour aller étendre notre linge au soleil. Vu ce qu’il a plus la nuit dernière, le sol est glissant et il y a des flaques d’eau partout. Jojo s’en sort bien, mais Mégane glisse et se retrouve comme un petit cochon les fesses dans la boue (avec le linge dans les bras bien sûr). Décidement la journée commence bien.

Nous prenons les motos direction Bukit Lawang.

Nous faisons une halte au reggae café, un café dont le proprio est le même que notre guest house.

Une fois prêts à partir nos guides nous rejoignent (Panca et Chipour) et c’est parti !

Ca grimpe pas mal, on se croirait à un remake de notre trek en Afrique du Sud sauf qu’il fait très chaud et humide. Dès le début nous sommes déjà trempés, ça promet pour la suite.

Nous arrivons à un point ou guides et touristes sont posés et regardent vers le ciel. Nos premiers orangs outans ! Wha une femelle et son petit d’un côté et un mâle de l’autre. Chipuro nous dit que nous sommes chanceux, car on voit rarement des mâles dans ce coin ! Nous les observons dans les arbres pendants de longs instants. Le mâle poursuivant la femelle sans relâche. Elle ne se laisse pas faire et pousse des cris !

Mis à part les orangs outans nous sommes entourés de macaques (long tailed macaques et pig tailed macaques). Il y en a partout ! C’est un bon début de trek que nous faisons, nous n’en espérions pas tant dès le début !

Nous continuons notre chemin en suivant Chipour qui nous dit qu’un gros mâle est un peu plus loin. Nous le suivons dans la jungle humide, le sol est glissant (en même temps vu ce qu’il pleut tous les jours, ce n’est pas étonnant). Puis d’un coup nous tournons la tête vers notre droite et découvrons un énorme orang outan installé tranquillement. Impressionnant ! Apparemment ce mâle a 40 ans. C’est juste magique de se retrouver à 2-3 m d’un spécimen pareil !il finit par filer, nous le suivons !

Nos guides restent vigilants et nous disent que faire si l’orang outan s’approche de trop prêt ! Le singe avait repéré des peaux d’ananas et de pastèques et les mange.

Nous en sommes déjà à 4 orangs outans et il n’est même pas encore 12h. Sur notre chemin nous croisons d’autres macaques, des paons de la jungle ainsi que des singes bleu-gris appelés ici Thomas leaf monkey, vu que un certain Thomas les a découvert en premier et que les feuilles constituent la majorité de leur diète.

Petit festin pour le lunch, le tout préparé et disposé dans une feuille de bananier : riz lait de coco, tempé, kroepoek, nouilles. Nous dévorons tout miam ! (nous étions affamés après notre petit déjeuner frugal). En dessert une énorme corbeille de fruits avec ananas, pastèque, fruits de la passion, snake fruit (satak). Nous repartons le ventre bien tendu en quête d’orang-outans.

Nous croisons un autre guide qui nous dit qu’il a vu Mina.

Mina est très célèbre ici puisque c’est un singe semi-sauvage qui a été habituée à être nourri. Si on ne lui donne pas à manger, elle peut devenir agressive. Apparemment son visage est très caractéristique et les guides arrivent à la reconnaître parmi les autres. Il faut pas mal grimper pour arriver jusqu’à Mina. Elle est avec son petit et un autre orang-outang plus sauvage qui ne s’approche pas. Chipour s’approche davantage et lui donne des graines de tournesol. Effectivement Mina en veut toujours plus, puisqu’elle tend sans cesse la main pour qu’on lui donne à manger. Elle ne semble jamais rassasiée. Une fois nos photos finies, nous nous éloignons, nous ne savons pas comment elle va réagir une fois le nourrissage terminé.

Il se met à pleuvoir vers 14h, ce qui est très tôt. Au début nous étions abrités par les arbres et les feuilles, mais peu à peu nous devenons complètement trempés. Pas cool de faire un trek dans ces conditions, surtout que c’est super glissant et parfois dangereux là ou ils nous font passer. Nous descendons pendant une bonne heure une paroi rocheuse, ou coule la rivière juste à côté. Pas trop rassurant, Mégane a du mal avec son vertige.

Nous arrivons finalement à notre camp vers 15h. Il est super tôt mais il pleut très fort et nous sommes archi trempés. Le camp se résume à un coin pour la cuisine, un coin ou se trouve des tentes abrités et des coins pour manger, le tout près de la rivière. Avec Jojo nous nous mettons en maillot de bain et allons nager dans la rivière. Nous demandons à Panca s’il veut venir avec nous. Il accepte.

La rivière est super fraiche, Jojo va se mettre sous la petite cascade, Mégane nage un peu. On discute pas mal avec Panca qui nous explique qu’avant il était cuisinier à Berastagi. Il nous pose aussi des questions, l’échange est sympa. On retourne a camp se changer. Mais quand tout est mouillé c’est difficile…

On prend le thé avec des biscuits sous une tente avec Chipour et Panca, on essaye de faire passer le temps. Trois autres touristes sont avec leur guide dans une autre tente, on ne se mélange pas c’est un peu zarbi. Mais la soirée avec Chipour et Panca se passe bien, on discute un peu politique (corruption omniprésente et dégâts liés aux palmiers à huile), ils nous montrent des tours de magie avec des cartes et des casse-têtes avec des allumettes. Les cuistots nous préparent un festin : curry aux légumes, poulet coco, tempe et tofu grillé, petits poissons qui arrachent la tronche, kroepoek, patates panées frites…Nous terminons la soirée à jouer à président. Marwan, un des cuistots, se joint à nous et finit en tête ! Il drache toute l’après-midi et nuit.

2 Novembre 2017 : Bukit Lawang

Jojo n’a pas dormi de la nuit, entre le bruit de la cascade, la pluie, les animaux, les draps qui puent mais surtout le mm de paillasse sur lequel tout le monde dormait. Il a tourné toute la nuit en alternant 4 positions ; dos (aie lombaires), ventre (aie genoux), côté gauche (aie hanche gauche) et côté droit (aie hanche droite). Ca allait mieux pour Mégane, qui a récupéré plus de sommeil.

Petit déjeuner fait de café/thé, tartines semi grillées au fromage et omelette et un énooooorme plateau de fruits constitué d’ananas, de pastèques, de fruits de la passion, de bananes…Les autres touristes se joignent à nous et on discute un peu. Deux Allemandes sont accompagnées d’un Chilien barman habitant en Australie. Bonjour le plan à trois, On ne voit pas trop comment ça pourrait bien se finir ! Ils sont un peu dans leur monde et partent sans nous dire au revoir, pas une grosse perte (même si nous allons peut-être les recroiser par la suite au lac Toba ou à Bukkitingi). Les macaques à queue longue se joignent à nous pour manger le restant des fruits, ils nous chipent nos biscuits aussi (trop bon, snif). On voit voler au loin des toucans, même les guides sont émerveillés.

Nous glandons bien, et après 10 petites minutes de marche, nous arrivons à la zone de rafting. On se met en maillot, et prend place dans des grosses bouées liées ensemble, avec Chipour à l’arrière et Marwan à l’avant, qui pilotent l’engin avec des gros bâtons.

Après 30 min, nous arrivons à Bukit Lawang près du reggae café. Court tout ça, nous nous attendions à plus de marche, nous aurions clairement pu nous contenter d’un trek d’une journée. Mais les Orangs Outangs en valaient clairement la peine !

Sur le chemin du retour, petit arrêt à la bat cave (grotte aux chauves souris), le trajet pour arriver à la grotte est vraiment escarpé et difficile d’accès… Il ne faut pas avoir le vertige (comme Mégane…), c'est pratiquement de la spéléologie. Mais des centaines de chauves-souris et une très belle grotte dans la jungle!

On rentre ensuite dare dare à la guest house, une bonne douche bien méritée. Dixit Mégane : « Je ne savais pas que je pouvais puer autant » !

Les gars de la guest house nous attendent pour manger tous ensemble, sympa ! On rapproche les tables, les indonésiens mangent super vite ! (plus vite que Jojo, c’est pour dire ^^). Par contre nous pouvons constater que le repas n’est pas un moment très convivial pour eux (pas comme chez nous, où nous pouvons passer des heures à table)… à peine fini leur assiettes, ils se lèvent, débarrassent leur assiettes et quittent la table pour aller fumer. Le repas reste assez silencieux… dommage. Gali prend ensuite la guitare et commence à jouer un morceau, puis deux, puis trois… Les autres chantent en indonésien, le tout dans une ambiance festive, c’est vraiment top ! Jöran prend ensuite la guitare et joue quelques morceaux à son tour !

La soirée se termine gaiement en musique.