30 Octobre 2017 : Medan – Bukit Lawang
Levés très tôt, vers 6h… la chaleur, le bruit et l’oppression de notre chambre… impossible de se rendormir. Jojo tourne en rond dans le lit et fait rebondir le matelas !
On décide finalement de se lever… Ca ne sert a rien de rester ici si on ne sait plus dormir.
On prépare nos affaires et un peu avant 8h nous quittons la chambre… enfin ! C’est donc tout chargés que nous nous dirigeons vers l’arrêt de bus pour tenter de négocier notre passage pour Bukit Lawang. Avant ça, petit arrêt dans une bakery. On ne savait pas que les indonésiens faisaient dans la pâtisserie. Etonnant !
On prend nos provisions et hop c’est parti pour la négociation. Un homme s’obstine à vouloir nous faire payer 5 fois le prix que nous demandons… Nous allons voir plus loin... mais il nous suit et dit quelque chose en indonésien aux autres chauffeurs prêts à nous prendre, qui augmentent du coup leurs prix. On laisse tomber et on part beaucoup plus loin. De là tous les bus partent vers l’artère principale. Chaque bus qui passe nous demande ou nous allons, mais aucun ne semble vouloir aller à Bukit Lawang... On commence un peu à désespérer, Mégane est même prête à tenter le stop ! Quand finalement un bus s’arrête et dit : oui !
On arrive à avoir un prix beaucoup plus correct et on monte à bord. Ce sont des bus dans un piteux état avec des sièges complètement défoncés… la capacité d’accueil doit être de 12 personnes. Le chauffeur fait des arrêts et les gens montent et descendent. On paye quand on arrive à destination.
Avec Jojo on s’installe avec nos gros sacs, le bus est vide. Au fur et à mesure des arrêts, ça se remplit, si bien que le conducteur finit par mettre nos gros sacs dans le coffre pour libérer des places.
Des mamies jacassent à l’avant, tandis qu’un voisin sympa engage la conversation avec Mégane.
Le paysage défile, le béton de Médan fait place aux monocultures de palmier à huile. C’est après trois heures de routes cabossées que nos arrivons à Bukit Lawang.
Des gens proposent de nous emmener en moto jusqu’à notre guesthouse (Batu Kapal Guest House). Selon la carte de Jojo, c’est à 500 m. Bizarre, les gens croisés en cours de route nous annoncent une heure de marche au travers de la jungle…En chemin vers le lieu supposé, nous croisons trois personnes de la guesthouse, venues nous récupérer. Mégane monte sur une moto, Jojo tente la marche (une heure annoncée) au travers de la forêt. Un apprenti guide (Panca) porte le sac de Mégane et marche avec Jojo. Le chemin fait traverser des rivières, des ponts suspendus…Et c’était bien 1h de marche pour arriver, Jojo est en nage, Panca a l’air de moins souffrir !
En moto, Mégane s’accroche derrière le gérant de la guesthouse Chipour. Pas de casque normal c’est l’Indonésie. La route est quand même bien critique, on croise même un varan qui faisait sa sieste près de la rivière.
On prend le lunch (poulet/coco) et discute avec Aji et Chipour. Le premier a une guitare qu’il prête à Jojo, le deuxième sera notre guide au travers de la jungle et nous parle des mœurs des orangs outans. Nous tentons le jus de banane préparé avec de la « bonne glace »…Provenant du robinet, on verra !
Journée relax, on glande un peu, surtout qu’il a commencé à dracher à 16h00 pour le restant de la journée.
Menu du soir : un Sambal au Tempeh (trop bon) pour Jojo et un poulet curry pour Mégane (trop bon aussi). Chipour et Gali nous font quelques morceaux, ils se débrouillent pas mal du tout, ils ont même un tambour fait main qui sonnait bien ! On prend congé de nos hôtes, visite de village au programme demain à 09h00.
31 Octobre 2017 : Bukit Lawang
Après un petit déj assez bon (pancake et omelette) mais frugal (on a encore faim…), Jojo part avec Iwen et Mégane avec Chipour en moto. Il faut s’accrocher pour retourner au village, le terrain est glissant, il a beaucoup plu cette nuit. Le passage sur le pont suspendu avec les planches en bois ne rassure pas Mégane. Mais ce sont de bons conducteurs et nous arrivons entiers dans le village. Nous montons dans un tuk-tuk dans un mauvais état : Jojo et Mégane dans la charriote sur le côté et les deux guides sur la moto/ Mobylette (on sent bien que la pauvre a du mal a avancer…).
Direction l’endroit ou l’on prépare du sucre brun. Sur le chemin, les enfants qui nous voient nous disent tous : Hello ! C’est la fête. On s’arrête pour observer les arbres et les plantes : ananas, bananier, … tout pousse ici même des oranges ! Un petit paradis.
Nous arrivons chez des gens pour voir la préparation du sucre brun. Un chaudron avec un liquide marron chauffe dans un coin abrité dehors. Notre guide nous explique que c’est le jus de la canne à sucre (on apprendra plus tard que c’est le jus du palmier à sucre) qui est mis à bouillir un certain temps, le liquide devient alors marron. Sur une planche en bois, une femme dispose des morceaux de bambou en arc de cercle et commence à faire couler le liquide brunâtre. Un couple de touristes avec leurs deux enfants arrivent en cours : un belge et une indonésienne. Le belge venant de Liège nous explique qu’ils vivent à Singapour depuis 10 ans maintenant et qu’ils sont venus à Sumatra pour voir les Orang-outangs. C’est vraiment l’attraction du coin ! Le liquide cristallise très vite et donne des beaux palets de sucre brun. On nous fait déguster mais cela ressemble plus à du caramel qu’à du sucre brun. Le mélange a dû être trop chauffé et goûte le cramé… Dommage. Au final pas trop d’explications concernant cette fabrication artisanale, on sait juste que cette femme en fait régulièrement et revend au village.
On reprend le tuk-tuk pour nous arrêter un peu plus loin dans une fabrique de tofu. Nous avions déjà vu ça sur l’île de Java et cela nous avait (surtout Mégane) un peu voir beaucoup dégoutés.
Ici la production se fait dehors sous un toit, un homme d’un certain âge, torse nu (il fait très chaud) travaille avec un autre homme. Après avoir fait bouillir les fèves de soja (produites localement), ces dernières sont broyées dans une machine avec de l’eau, donnant une pâte blanchâtre. Cette pâte est ensuite mise à chauffer/bouillir dans une marmite avec ajout d’eau également. Un genre de lait de soja est extrait après pressage dans un étamine. Le tourteau de soja est alors mis de côté, séché et donné au bétail. Le lait de soja est alors mis à égoutter dans des presses montées sur des supports en bois pour en extraire l’eau. Le tofu obtenu (aspect fromage) est ensuite découpé en gros morceaux et mis dans des seaux. Ils nous l’ont fait goûter frit, Jojo aimait bien. On reste un long moment à les observer (malgré la chaleur du feu chauffant la marmite).
Retour au tuk tuk, on s’arrête boire un verre de jus de coco-sucre brun dans un petit boui boui en bord de route.
Mégane a peur de tomber malade et ne prend pas de glaçons dans son verre. Ca se laisse boire, nous sirotons notre jus sous les Hévéas, arbres à caoutchouc. Les deux guides ne sont pas bien bavards… Ils en ont peut-être marre d’emmener les touristes (blasés).
Passage à un ATM par la suite, et petite pause à Bukit Lawang. Mignon avec ses ponts suspendus et ambiance tropicale, et assez touristique avec nombreuses échoppes et agences. Pas beaucoup de touristes par contre, on est en basse saison.
Petit tour, ensuite il se met à pleuvoir comme tous les après-midis depuis notre arrivée. On retrouve nos guides et on rentre à la guest house. A 15H nous arrivons à la chambre et nous n’avons toujours pas mangé… on a trop faim !
Chipour nous dit de nous mettre et maillot de bain et qu’on mangera au bord de la rivière. A la rivière, Panca nous coupe un bel ananas ainsi qu’une pastèque (jaune à l’intérieur on avait encore jamais vu ça, mais ça a grosso modo le même gout que la rouge). On se remplit le ventre (mine de rien les fruits ça cale et ça donne de l’eau). Puis petite baignade. L’eau est fraîche, pas évident de rentrer dedans, mais une fois dedans ça va ! Il y a du courant, si bien qu’on a du mal à retourner sur la berge.
Il pleut toute la soirée, nous mangeons un bon plat préparé par nos hôtes, c’est délicieux ! Ils nous jouent de la guitare pendant le repas. Joran joue également et nous chante quelques petits morceaux ! Nous allons au lit avant 22H, demain direction la jungle, il faut qu’on soit en forme !
