Dans la vallée de Dana (euh d'Harau)
- Jo and Meg
- 13 nov. 2017
- 4 min de lecture
Levés 8h… dur ! L’appel à la prière de 4h ne nous a pas épargné. Jojo n’a quasi plus dormi après ça !
Petit déj à l’indonésienne et nous partons avec notre guide Jaka accompagné de Ricky en moto direction la vallée d’Harau. Nous sommes chanceux : aujourd’hui c’est grand soleil, le ciel est bien clair !
Nous quittons Bukittingi et longeons les rizières avant d’arriver dans un petit village. Ici des arbres fruitiers partout ! Jaka me dit qu’un kilo de papaye coute 4 000 Rp, cela veut dire que pour 1€ on a 4 kilos de papaye ! C’est fou ! Nous nous arrêtons à une fabrique de Kroepok (les fameux chips indonésiens). Avec le manioc et des jeunes oignons qu’ils cultivent sur le champ d’à côté, ils préparent une pâte, qu’ils passent dans un rouleau compresseur manuel. Quelqu’un fait des formes rondes avec un emporte pièce, le surplus de pâte retourne dans le process, rien n’est gâché. Le tout est mis à sécher au soleil pendant deux jours, jusqu’à 10 jours s’il fait moche. La transformation s’arrête là : des gens viennent soit en acheter sur place, soit au marché (mercredi ou samedi) ; ils ne les font donc pas frire sur place. Certains acheteurs rajoutent des épices, les font frire et les vendent sous leur « marque ».
Nous arrivons après dans un village typique, Mégane doit se couvrir les épaules. On nous dit qu’il faut être poli et demander avant de prendre des photos de personnes (ça Jojo l’a bien retenu n’est-ce pas), et vlà-t’y pas qu’un gars passe 30 min de la visite à nous prendre en photo à notre insu ! Enfin c’est le premier de la journée, ça passe encore. Quelques photos des jolies maisons Minang Kabau (ce qui veut dire buffles victorieux) avec leurs toits asymptotiques, trop beau. On mange des gros fruits de la passion, trop gouteux miam ! On essaye aussi les goyaves (ici on ne mange que la peau et on jette l’intérieur, assez bizarrement), mais c’est un peu fade.
------------------------ Parenthèse culturelle ----------------------------
Les Minang Kabau doivent leur nom vachement cool (meuh) à une victoire ancestrale contre un empire javanais. La forme très typique de leurs toits (un peu comme les bataks, mais encore plus pentus) rappelle leur animal sacré, le buffle. Mais plus intéressant encore est que la société Minang Kabau est matriarchale : ça veut dire girl power ! La passation de propriété se fait de mère en fille, le gendre va dans la famille de sa bru, etc etc…Ce qui est fun est qu’ils sont Musulmans, du coup ça fait un mélange un peu contradictoire, mais what the hell on est en Indonésie, le pays des possibles. Du coup, même si dans les grosses villes les coutumes se perdent, la femme est l’égale de l’homme, voire à un peu plus son mot à dire que le mari !
------------------------ Fin de la parenthèse culturelle ----------------------------
On reprend la moto et on s’arrête dans une espèce de forge ou des hommes sont autours d’un feu à taper avec des gros marteaux sur de l’acier chauffé à rouge. Un tient le métal avec un ustensile, et deux autres tapent à tour de rôle sur le métal pour le façonner en tête de bêche (+- 10 par jour). Le bruit est insupportable, notre guide nous dit que les hommes s’habituent… Disons plutôt qu’ils perdent l’audition quoi… pauvres hommes ! C’est un travail de forcené, les pauvres hommes suent à grosse goute, le travail est très physique ! On ne reste pas trop longtemps à les observer, nous regagnons la moto pour aller trouver un endroit pour manger à midi.
Jaka et Ricky nous conduisent dans un petit warung très fréquenté par des familles. Le principe est simple, le serveur nous amène divers plats et nous ne payerons que ce que nous avons consommé partiellement ou entièrement ! C’est le principe des warungs de la cuisine Padang et s’apparente assez fort aux tapas ! Jojo se risque à boire de l’eau en carafe sur la table, et à manger avec ses doigts comme le veut la coutume. Parait-il que l’eau est safe… on le saura bien assez tôt ! L’addition s’élève à 5€ pour 4, en plus on s’est fait péter les kroepoeks ! Jaka nous dit que c’est le resto du coin avec le meilleur rapport qualité prix ! Jojo se régale avec son rendang de buffle (avec une sauce coco).
Nous arrivons dans la vallée d’Harau en début d’après midi. Le paysage est à couper le souffle, on peut voir des rizières à perte de vue, des falaises et des cascades ! Tout est vraiment très beau, en plus nous avons de la chance avec la météo ^^
Nous faisons une halte chez Abdi Homestay, où se trouvent des petits bungalows vraiment chouettes ! Devinez qui nous retrouvons à l’entrée de son bungalow discutant avec un indonésien : Rachel, l’anglaise que nous avions croisée à deux reprises avant ça ! Elle a l’air surprise de nous revoir (ou peut être qu’elle se dit : et merde encore eux, on ne peut pas leur échapper ^^). Nous prenons un petit thé/café au soleil et allons marcher avec Jaka dans les rizières. Jojo réussi à s’enfoncer la chaussure entière dans la boue, alors que le guide avait dit : « pas de mouvements brusques il y a un buffle ». Heureusement, ce dernier était peureux et non agressif, sinon on aurait mangé du Rendang à la sauce hollandaise !
Nous partons alors vers les cascades, il se met à dracher…Pas pour longtemps heureusement. Ricky n’avance pas vite, mais il a une petite vespa et ne veut pas l’amocher ! 10 minutes de marche et on arrive à la cascade, assez pittoresque. N’ayant pas nos maillots et l’heure avançant, nous ne nous éternisons pas et nous mettons en route pour la maison vers 16h00. Durée prévue : 1h30 pour 80 km, ils semblent optimistes !
Les fesses anesthésiées et un peu courbaturés, nous rentrons à la guesthouse vers 18h30, donc soit 2h30 de route ! A l’arrière d’une moto pas super confort, on n’est pas habitué…Nous récupérons le linge propre (oh jouissance !) et nous arrangeons avec Jaka pour refaire une excursion le lendemain, en voiture cette fois, Papi Jojo et Mamie Mégane ont besoin de leur petit confort ;)
















Petit repas à l’apache bar (Mienes : mélange nouilles et riz, assez bon), demain on remet ça !