Le mode de vie birman

La gastronomie :

Difficile pour nous de parler de la gastronomie birmane, pour la bonne et simple raison que nous avons le plus souvent mangé (sans le vouloir) dans des restos indiens, thaïlandais, chinois, népalais et autres influences… Et même des pizzas et autres cuisines dans les lieux touristiques !

Les restaurants de rue : on y trouve surtout du riz frit ou des nouilles frites (super gras), c’est ce que l’on a le plus mangé car le moins cher et le plus classique. Les currys sont aussi très populaires, mais nous n’avons pas essayé (plus cher, et encore mauvais souvenir d’Inde).

Quand on commande à manger, on nous apporte souvent salades, morceaux d’ails, piments, légumes, bouillon, thé, chips de crevettes ou autres. En règle générale c’est gratuit. Ils mettent du piment et ail dans tout, vraiment tout !

Plats locaux

On a quand même goûté des plats locaux :

Shan noodles. Selon Jojo, la meilleure chose en Birmanie, même si ces nouilles sont originaires de l’état Shan. Les nouilles, en salade (terme pour signifier qu’il n’y a pas de bouillon), sont recouvertes d’une sauce tomate avec du haché…Non ce n’est pas une bolognaise, les ingrédients sont semblables mais le goût complètement différent ! Ils rajoutent des cacahuètes hachées et une sauce citronnée, c’est assez fin et on en redemande.
Flat noodles. Nouilles de riz assez visqueuses mais pas désagréables.
Mohingha : soupe de poisson chat avec vermicelles. Plat très populaire en petit déjeuner, souvent avec un œuf au plat. Intéressant à essayer, mais pas exceptionnel.
Tea leaves salad : très local et typique, une salade de thé fermentée avec des cacahuètes, tomates séchées…
Salade d’avocat, tomate. Grand choix de légumes ici, les salades d’avocats (quand ils étaient bien murs) étaient une valeur sûre.
« Ngapi » : pâte de poisson. Le poisson (frais, séché, en huile, en pâte) fait vraiment partie de la cuisine birmane traditionnelle. Jojo en a juste goûté dans une gargote à la fin du voyage, les légumes sont par exemple préparés avec cette pâte. Très spécial !

Fruits et desserts

Jus de fruits frais (banane, papaye, ananas, avocat)
Thés : souvent gratuits mais assez fumés (feuilles séchées dans des poêles).
Cafés : souvent instantanés. Il se cultive parfois dans les montagnes (par exemple aux alentours de Kalaw), mais n’est pas très populaire.
San we maki : dessert à base de semoule sucrée et de noix de coco (parfois aussi à la banane)

Alcools

Globalement moins de tabous liés à l’alcool, c’est assez fréquent de voir des birmans qui boivent des bières aux restos. Pas vu d’alcoolisme en rue par contre.

Bières locales: Mandalay, Myanmar, Black Shield. Cette dernière a été le coup de cœur de Jojo ; un peu comme une Guiness mais moins amère.
Whisky local: Grand Royal.
Rhum brun local : Mandalay rhum.
Todi (vin de palme) : préparation alcoolique artisanale à base de jus de palme à sucre fermenté (2-3 degrés).
Alcool de palme : alcool fort artisanal titrant à du 40%, obtenu par distillation d’un produit de fermentation. Pour obtenir ce dernier : macération d’eau, de sucre de palme et d’un peu de sticky rice.

Vêtements /artisanat/métiers

Les femmes et les hommes portent le plus souvent des longis (sorte de grand paréo), même si les jeunes ou branchés portent jeans ou pantalons. La chaussure nationale est bien sur la tong !

Le Tanaka, préparation à se mettre sur le visage couleur crème, est tirée de l’écorce de l’arbre du même nom. C’est assez frais et ça sent le citron, les femmes comme les hommes s’en mettent (souvent, pas systématiquement). Cela servirait de crème solaire, mais en réalité est plus un signe d’appartenance ethnique ou un cosmétique.

Les birmanes sont chanceuses, beaucoup ont de très longs cheveux noirs lisses. Leur tignasse combinée au Longi et au Tanaka leur donne un air exotique qui a beaucoup plu à Jojo !

Le secteur primaire (agriculture) et secondaire (industriel mais quand même artisanal) est très développé ici, ou du moins nous l’avons fort expérimenté lors de notre voyage. Difficile de parler pour le pays entier, mais les techniques ancestrales et traditionnelles sont encore très actuelles . Par exemple :

Travail du sol à l’aide d’outils en bois et métal attelés aux buffles ou zébus (genre de vache)
Utilisation d’outils dans les champs (faucilles, couteaux, binettes…)
Production de fibres naturelles (coco, coton, soie, lotus) et tissage (écharpes, longis, pagnes pour moines, carpettes)
Production semi industrielle de caoutchouc, élastiques, ardoises, sucre de palme et dérivés (todi, jagueri, alcool de palme), chapeaux en écorce de bambou, murs en écorce de bambou…

Ils produisent énormément de fruits (coco, bananes, avocats…), de riz, de blé, de maïs, de thé, de piments, d’ail, de cacahuètes…

Ce qui nous a marqué

Ici comme en Indonésie, ils ont un sérieux problème de déchets… Nous en avons souvent vu dans des lieux touristiques.

Marcher pieds nus sans chaussettes dans les temples ok, mais quand c’est propre et sans petits cailloux c’est mieux !

Les birmans crachent partout, le bétel et ses ravages… Nous avons vu des birmans cracher dans des bouteilles ou des sachets en plastiques durant nos trajets en bus et jeter le tout dehors… pas très ragoutant !

Le tourisme et ses travers s’installe, les enfants commencent à réclamer des sous et les gargotes en bord de route changent leur prix au moment de payer ou surfacturent…

Il y a des chiens errants…Partout ! C’est mignon quand t’as 4-5 chiots des rues qui te sautent dessus pour jouer, ça l’est moins quand tu vois un chien mourir sur le bord de la route…Mais sans programme de stérilisation ou de refuge, c’est malheureusement prévisible.

Le code de la route, les moyens de transport :

La conduite est beaucoup plus calme ici, on trouve des feux de signalisation, des stops, des passages piétons et des trottoirs. Présence de motos, mais les voitures abondent.

Les volants sont (souvent) à droite et les gens roulent à droite, ce qui est contraire au bon sens. Ceci est lié à l’importation de voitures japonaises.

Pour se déplacer entre villes, on utilise essentiellement les bus (les bus de nuit sont vraiment confortables) bookés par les hotels/hostels, mais pas de toilettes à bord ! Voyager en avion est également possible, mais plus onéreux.

Culture/religion/architecture

A 80% bouddhiste, les birmans sont très croyants et vont souvent à la pagode ou partent en pèlerinage à Bagan. Ils respectent leurs moines, leur font des donations et partagent leur mode de vie pendant 1 à 3 semaines durant leur vie. C’était assez dingue de se retrouver dans un temple et de se faire offrir le repas parce que c’était l’anniversaire d’un moine !

La Birmanie est encore relativement préservée du tourisme. Les birmans ont un caractère plutôt réservé, mais d’un autre côté peuvent se montrer curieux et assez innocents. Par exemple, ils rendent la monnaie sans rechigner, pratiquent les mêmes prix pour les locaux et les touristes, encouragent les enfants à nous dire bonjour… Le sourire édenté qui vient éclairer le visage d’une petite mamie lorsqu’on lui dit bonjour dans sa langue est impayable ! Ceci est moins vrai dans des régions comme Bagan ou Inlé, avec son cortège de rabatteurs, vendeurs, mendiants infantiles. Par exemple, le prix des menus n’est pas noté et le touriste paie de 2 à 3 fois plus. Mais pour avoir été en Inde, les contacts locaux/touristes ne sont pas (encore) entièrement gâchés par les questions d’argent !

La Birmanie compte énormément de pagodes, c’est l’élément architectural qui marque le plus le paysage. Typiques aussi dans les petits villages sont les cabanes à toits en tôle ou en feuilles et aux murs en bambou tissé. La région du lac Inleh est fascinante pour ses maisons sur pilotis ! La majorité des temples sont gratuits d’accès (donation libre mais pas de pression) et voient surtout une occupation locale. Pour autant que les touristes respectent les traditions (pas de femmes à certains endroits, pas de chaussures ni chaussettes, pas pointer la plante des pieds vers le buddha etc), les birmans sont très tolérants vis-à-vis des étrangers. On peut prendre des photos, sonner des cloches, bénir des statues de buddha, prier etc… Au final on fait tout (ou presque) comme des locaux et personne ne va te dire « mais tu n’es pas bouddhiste » ! Comparaison à Médan en Indonésie : « tu n’es pas musulman, tu ne peux pas rentrer dans la mosquée ». La dernière position se défend aussi, mais l’ouverture d’esprit des birmans et la facilité de visite font que les temples et la religion bouddhiste sont des éléments à expérimenter lors d’un voyage en Birmanie.