L'avenir est un long passé
- Jo and Még
- 15 janv. 2018
- 5 min de lecture
La nuit aura été très bonne, nous avons dormi dans une cabane sur l’eau dans nos sacs de couchage avec le bruit des grenouilles. Réveil matinal, 8h… Jojo est levé depuis une heure et tape de la patte… Il réveille gentiment Mégane, qui aurait bien dormi encore un peu … Bref selon Jojo, notre programme de la journée est assez chargé ! Nous nous levons donc et allons prendre le petit dej à l’hôtel. On nous fait gentiment comprendre que pour nous ce n’est pas gratuit et que nous devons nous acquitter de 100 baths chacun pour profiter du buffet petit déj ! Ok pour cette fois on va payer … Le petit déj est pas mal : œufs au plat, jambon, petites saucisses, thé, café, pastèques, bananes, jus de fruits, toasts… on en profite bien !
Nous marchons jusqu’au centre de Kanchanaburi, distant de +- 3 km, pour arriver non sans mal au « Thailand-Burma Railway Center », le meilleur musée qui traite de la « voie ferrée de la mort ». Ce chemin de fer de 415 km de long a relié Ban Pong en Thailande à Thanbyuzayat (ça ne s’invente pas) en Birmanie, afin de servir comme ligne d’approvisionnement (et de retraite à la fin) pour les troupes japonaises dans leur conquête ratée de l’Inde. Sa construction sous le joug nippon a duré une grosse année de travail forcé (septembre 1942 à octobre 1943) par 60 000 POWs (prisonniers de guerres surtout Anglais, Australiens et Néérlandais) et 180 000 Romushas (Malaisiens et Tamils, Birmans, Phillippins Indonésiens…). 12 000 morts auprès des POW et 90 000 auprès des Romushas. Ce serait impossible de vous décrire toutes les choses vues dans ce musée : les prisonniers entassés comme du bétail à 28 dans des wagons, les ulcères intraitables, les maladies tropicales (malaria, choléra, dysenterie, beri beri…), la famine et le travail forcé, l’absence de matériel médical, la brutalité des officiers et gardes japonais…Il faut venir sur place pour s’en rendre compte. Assez dur, surtout quand on a déjà entendu toutes ces histoires mais qu’on peut mettre des images assez graphiques dessus. Malgré la chaleur, le soleil semblait froid et distant en quittant le musée…Jojo a réussi à retrouver des traces de son père dans les archives électroniques du musée, aidé par un historien. Il va essayer de demander plus d’infos auprès du site web du KNIL (ancienne armée des Indes Néerlandaises), il parviendra peut-être à récupérer le carnet de prisonnier de son père tenu par les Japonais.
Après cette visite intéressante mais éprouvante, pour continuer les joyeusetés nous visitons…Le plus grand cimetière des POWS ayant travaillé sur le chemin de fer ! Il se trouve juste à côté du musée, et est très bien entretenu et paisible.
Quand nous quittons le cimetière il est déjà temps d’aller manger ! Nous repérons un resto dans TripAdvisor, où finalement nous n’irons pas manger… Ouais on change vite d’avis nous ^^
Finalement on s’arrête dans un petit resto : Coffee Loves qui sert du café ainsi que des plats thais et plus occidentaux. Avec Jojo, on décide du programme des deux prochains jours sur Kanchanaburi… Une des thaïs qui travaille ici se montre curieuse : « vous allez faire quoi demain ? » Jojo lui explique qu’on aimerait aller voir les cascades d’Erawan ainsi que le « Hell fire pass ». Sauf qu’on aimerait ne pas payer trop cher… La nana comprend bien et finit par nous proposer ses services… elle nous demande combien nous sommes prêt à payer pour un chauffeur pour la journée. On lui donne un prix, et elle papote avec les autres femmes thaïs du resto. Elle revient vers nous en nous disant que c’est ok, qu’une de ses « collègues » sera notre chauffeur (chauffeuse ^^). Si on avait su on aurait encore baissé le prix. Ils sont malins ces petits thaïs ! Bref on fait affaire avec elles, on leur fait confiance ! On paye la moitié et on se dit à demain matin 8h30.
Après ce gros repas bien copieux (surtout qu’elle nous avait offert un demi ananas et des bananes…), nous marchons en direction de la gare routière. Jojo est très attaché à l’histoire (vous l’aurez compris) et aimerait bien prendre un bus jusqu’à Nam Tok (fin de la death railway encore en fonctionnement) et revenir en train jusqu’à Bangkok. Sur le chemin, Jojo est pris d’une envie pressante… Il demande gentiment à une dame s’il peut utiliser les toilettes, celle-ci l’envoie balader… Jojo est emmerdé (presque) ! Mégane arrive à la rescousse voyant Jojo désespéré et demande à un monsieur où l’on peut trouver des toilettes ici, il nous montre sa boutique et dit à Jojo d’y aller, merci Monsieur !
En attendant Jojo, Mégane se retrouve avec le monsieur qui lui propose à manger (il veut me tuer, je suis pleine…), elle refuse poliment ! Il se prépare à sortir et revêt un blouson style cuir et sort des sa poche pas moins de 8 bagues différentes qu’il met à tous ses doigts (vous savez les grosses bagues avec des pierres bien voyantes). Il voit que je le regarde et me dit : j’adore les bagues (sans blague, j’avais vu ça ^^) ! Jojo de retour, nous remercions encore chaleureusement ce monsieur et continuons notre chemin.
Enfin… la gare routière! On se rend compte que Kanchanaburi à pieds ce n’est pas de la tarte ! Nous tentons tant bien que mal d’expliquer où nous voulons aller. Pas facile, leur anglais est très approximatif, nous sommes baladés de guichet en guichet, c’en est même drôle ! Finalement, nous savons comment aller et à quelle heure à Nam Tok le surlendemain.
Nous tentons de trouver un taxi pour le retour (5 km), sans succès : Kanchanaburi n’est pas Bangkok ! Mégane essaie de faire du stop, sans succès également…Mais c’est peut-être lié à la présence de l’affreux Jojo^^ Nous marchons, Mégane demande à une nana dans la rue pour un taxi…Elle arrête une de ses connaissances qui passait pas là, et hop dans la voiture gratuitement jusqu’au pont de la rivière Kwai ! Notre chauffeur s’appelait Nat, il ne parlait malheureusement pas Anglais. Mais quelle gentillesse !
Nous disons au revoir à nos sauveurs, et montons sur le pont de la rivière Kwai, détruit en 1945 et reconstruit dans la foulée. Cette reconstruction est facile à voir : deux tronçons en arc parabolique ont été détruits par les bombardements alliés et remplacés pas des tronçons trapézoïdaux. Autre fun fact, la rivière sur laquelle le pont a été construit à la base…N’était pas la rivière Kwai mais la rivière Mae Klong! Mais après le film éponyme du « Pont sur la rivière Kwai », pour simplifier et ne pas casser le mythe (chez nous, le lion de Waterloo sonne bien mieux que le lion de Braine-l’Alleud), la rivière a été renommée Kwai tout comme son affluent. Dernier fun fact, les matériaux pour le pont proviennent en grande partie d’un pont démonté à Java après sa conquête. Nous nous baladons sur le pont et prenons quelques photos, avant de nous dépêcher de rentrer à notre maison flottante. Nous avons vraiment une super vue sur le pont, dommage que le soleil se couche si tôt ici (18h00) !

















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