Un petit déjeuner spartiate et nous voilà en voiture vers la Hellfire Pass, en compagnie de Mem, Nop et Nam du resto d’hier…Non ce n’est pas une blague ! Mem est la proprio et fait les boissons, Nop est la conductrice et fait la cuisine, Nam tient un shop de brochettes et est la seule à parler Anglais. Malgré leur « âge » (37 et 42 ans), on aurait dit qu’on partait en roadtrip avec trois copines :D
Le premier arrêt à 70 km de Kanchanaburi se fait au Hellfire Pass (col du feu de l’enfer), pas de village à proximité c’est paumé entre les collines/montagnes sur la nationale. Après le pont sur la rivière « Kwai », c’est le site le plus connu de la voie ferrée de la mort. Pour cause, des POWs anglais et australiens (ainsi que les romushas) ont travaillé à creuser un canyon dans de la roche pour faire passer les rails, dans des conditions difficiles (maladies, brutalité, manque d’outils motorisés). Le cutting (tranchée) de Konyu a été rebaptisé Hellfire Pass par les prisonniers, car lors du speedo (période de travail acharné à la fin du projet : les Japonais perdaient la guerre), des lanternes éclairaient le travail de nuit et créaient un jeu de lumières qui se prêtait bien à une scène sortie tout droit des entrailles de la terre. Le musée, financé par l’Australie, reprend l’historique de la voie ferrée et du Hellfire Pass. Nous avions déjà vu pas mal d’infos la veille, mais les témoignages et objets exposés étaient complémentaires : un prisonnier/naturaliste qui préférait faire des croquis de fleurs et de papillons plutôt que de s’enfermer dans son quotidien mortel, des radios fabriquées avec du fil de fer, une épingle à nourrice et un rasoir, les différents types d’infrastructures/travaux le long de la ligne (remblais/déblais, tranchées, ponts…), le sort des travailleurs asiatiques, pire encore que celui des POWs… Après la visite du musée, nous nous sommes baladés le long des 4 km de voie remise en état qui traverse la fameuse gorge. Si ce n’était pour le poids du passé, la balade aurait été des plus agréables : l’air était chargé d’odeurs printanières, les bosquets de bambous s’élançaient vers un ciel sans nuage et le soleil brillait sur le remblai et les parois rocheuses du canyon qui l’enveloppaient. Le canyon est encore plus impressionnant quand on réfléchit aux tonnes de caillasse évacuées : positionnement de la tête de forage, coup de marteau, évacuation de la poussière, lubrification à l’eau, l’engin est tourné et on recommence…Jusqu’au moment où le trou est assez profond pour y introduire de la dynamite…Baoum ! Mégane en a assez et retourne à la réception, Jojo continue une bonne demi-heure le long du lit du chemin de fer avant de rentrer, les chutes d’eau d’Erawan nous attendent, assez d’histoire pour aujourd’hui !
Nous retrouvons les trois sœurs et partons en quête d’un sandwich en guide de lunch. Dommage qu’il n’y ait pas beaucoup d’interaction avec elles… Mais on fait avec ! Après avoir mangé, nous reprenons la route : 1 heure de route précisément pour aller à l’Erawan National Park. Erawan est notamment connu pour ses fameuses cascades. Nous arrivons à une sorte de douane, l’entrée n’est pas donnée (300 Bahts)… Mais nous ne sommes pas venus jusqu’ici pour faire demi-tour. Nous demandons à la réception, le parc ferme à 17h00. Il est déjà 14H30 quand nous rentrons dans le parc. Des touristes de partout, habillés ou en maillot ! Bref nous arrivons à la première cascade, on est tout de suite bluffé de la couleur de l’eau ainsi que du nombre de poissons qui y nagent ! On en profite en faisant quelques photos, puis on monte progressivement pour aller voir les autres cascades. A la 2ème cascade, on a même la chance de voir un très gros varan, pas farouche du tout d’ailleurs. Quand nous arrivons à la 4eme, un garde nous dit : « non c’est fermé, on ne monte plus » ! C’est une blague ?? Il est 15h27 et le parc ferme à 17h…On nous explique que pour des raisons de sécurité, les cascades sont évacuées une à une… On est juste dégouté : on n’a pas vu la 5 eme, la 6 eme ni la 7 eme…Après l’histoire du palais royal à Bangkok, on est plus trop étonné des horaires thaïlandais… Ce n’est juste pas de chance ! On reviendra dans quelques années tant pis ^^
Un groupe de jeunes dont une française nous entend, et nous demande si on veut voir les photos des cascades, trop sympa! Bref, on n’a pas vu 3 cascades et on est un peu énervé mais on décide de profiter des 4 autres jusqu’à la fermeture. Surtout qu’un gars du groupe s’est fait voler son appareil photo, on se dit qu’il y a pire et on arrête de râler ! On redescend à la 2ème cascade pour se poser et profiter du cadre. Jojo va se mettre en maillot et nous fait une belle frayeur ! Il a laissé l’appareil photo dans les toilettes, … Ouf on s’en rend très vite compte ! Plus de peur que de mal ; l’engin se trouve toujours en altitude sur son mur (quelle idée…) ! Mégane se repose et Jojo va piquer une tête dans l’eau avec les poissons. Il a même eu droit à une fish pédicure gratuite ! C’est pas forcément agréable, quelle bande de piranhas ! Nous nous faisons chasser du parc vers 16h45, et rejoignons notre trio de choc pour rentrer sur Kanchanaburi une heure après.
Après avoir récupéré notre linge, nous discutons un peu avec des Français sympas (oui ça existe) de notre resort. Ils vont aller voir les chutes demain, nous les mettons en garde ! Après une douche bien méritée (Jojo pue le marécage), nous nous aventurons dans le centre de Kanchanaburi et mangeons au Magne Tin : serveur très antipathique mais bonne zik et nourriture potable.