Coromandel sous la pluie...

10 février 2018:

Matinée tranquille, pas grande chose à raconter à part qu’il pleut… sale temps pour aller à la plage !

On se prépare et nous quittons le camping vers 11h.

Direction Paku hill qui ressemble au mont saint michel avec ses maisons de riches. Jojo avait vu qu’on pouvait faire des randonnées sympas avec des chouettes vues du panorama… vu la brume qu’il y a ça va être compliqué. Nous mangeons à une aire de pique nique où il pleut encore…Mégane n’est pas en forme et rumine toujours cette histoire de vol…

Nous quittons les lieux et nous nous arrêtons dans un petit bar sympa ‘hot waves’ pour louer une pelle. Une pelle pour quoi ? Parce que nous ne sommes pas loin de la hot water beach. Elle porte bien son nom cette plage : il faut creuser un trou assez profond pour faire jaillir de l’eau chaude. On demande à la nana du bar si on peut louer une pelle. Elle nous annonce que c’est trop tard que maintenant c’est marée haute ; la marée basse ce sera pour 22h ce soir ou à partir de 7h30 demain matin ! Ok on reviendra demain! Hot water beach c’est quand meme LE truc à faire quand on vient dans la region de Coromandel. Jojo en profite pour se prendre un café et Mégane un coca… avec ce temps déprimant on se croirait presque en Belgique ^^ et nous avons besoin de caféine (chacun sa dose). On en profite pour charger l’ordinateur et Jojo son rasoir éléctrique ^^

Nous quittons le bar et partons en quête de ‘cathedral cove’ un truc sympa à voir dans le coin au bord de la plage. On se rend vite compte que malgré le temps les gens sont tous là et les parkings pour s’y rendre sont payants. En plus il faut pas mal marcher pour y arriver… Bref on se gare plus loin et on décide qu’on reviendra plus tard à Cathedral coves demain quand il fera plus beau. Nous nous dirigeons donc vers la plage de Hahei et son sable rose. La plage, voilà ce qu’il fallait pour remonter le moral à Mégane. Nous marchons au bord de l’eau pendant un bon moment, nous sommes chanceux : il y a une accalmie et il ne pleut plus. Sur la plage, des courageux se baignent. Nous voyons deux balançoires accrochées à un arbre, on s’amuse comme des gosses pendant un bon moment ^^

Nous continuons ensuite notre balade en passant par le village puis nous montons sur la falaise d’où nous avons une superbe vue (dommage que la météo ne soit pas avec nous). Retour main dans la main vers la voiture, nous partons en quête d’un camping pour la nuit. Jojo voudrait en trouver un proche de la hot water beach pour demain matin.

Nous optons donc pour le « hot water beach holiday park », un camping vraiment haut de gamme à deux pas de la fameuse plage. Ce n’est pas donné mais il y a vraiment tout ce qu’il faut ! Nous nous installons sur notre emplacement et commencons à cuisiner un bon risotto aux champignons. Nous prenons l’apéro avec du bon vin rouge australien. Il se remet à pleuvoir et nous sommes contraints de manger à l’abri sous le coffre du van… c’est beaucoup moins romantique !

Après ce bon repas, nous filons au lit…

11 février 2018:

Nous nous levons avec un ciel aussi couvert et pluvieux que la veille, youpi ! Tant pis, petit déjeuner avec les restes et nous mettons nos maillots de bain. Jojo est équipé de sa pelle qu’il a loué à la réception du camping.

Nous partons vers la « hot water beach ». Pas trop difficile a repérer, malgré la météo il y a du monde. Cette dernière est une plage où de l’eau remonte à la surface dans la zone intertidale. Cette eau est chauffée en profondeur par des roches (150°C) réminiscentes d’une activité volcanique ancienne datant d’il y a 9000 ans. Deux zones sont réperables sur la plage à une distance de 20 mètres. Le but est de creuser au bon endroit avec la pelle (assez profond) pour faire remonter l’eau. L’eau peut atteindre par endroits 64 degrés, il faut donc faire gaffe à pas se brûler (et ce n’est pas une blague ça brûle vraiment). Nous tentons à plusieurs reprises de creuser mais nous n’avons que de l’eau froide… zut ! Jojo rebouche ses trous. Nous allons là où il y a tous les gens et finissons par trouver l’endroit parfait, Jojo commence à creuser, et c’est tout chaud ^^ Une fois la taille du trou suffisante, nous nous mettons dedans. Malgré la météo pourrie, nous profitons bien de l’instant, il fait vraiment chaud et le monde autour de nous ne gâche rien ! On n’imagine pas la foule lorsqu’il fait beau !

La marée remonte assez vite et des gens se font pieger, leurs trous sont immergés. Nous partons avant que le notre le soit ! En repartant, nous devons slalomer entre les trous et nous marchons accidentellement dans de l’eau super méga chaude… nous en avons les pieds écarlates après ça, ça calme ! Nous rentrons en maillot de bain jusqu’à la voiture et prenons de quoi nous doucher.Effectivement on va encore profiter du camping pour prendre une bonne douche avant de mettre les voiles. La douche prise, Jojo va rendre la pelle et nous quittons le camping.

Au programme…Fletcher’s bay, camping du DOC à la pointe Nord de Far North Coromandel ! Ca sonne reculé, et ça l’est. Pour arriver à la ville de Coromandel (grand village avec 1500 habitants, ancienne base pour les mineurs d’or), nous passons par la très sauvage « Road 309 », 20 km de lacets et de routes empierrées encaissées dans la jungle. Un peu stressant quand le voyant d’essence s’allume (ce qui se passe en montée). Mais d’abord, nous craquons pour un resto et mangeons des moules vertes au Mussel’s Kitchen. Les moules jumbo de Zélande peuvent aller se rhabiller (sans jeu de mot aucun), les moules d’ici sont énormes et bien goutues, on se régale (après les trous, les moules…). Après ce petit arrêt (il pleut bien), nous continuons la route vers Colville, minuscule village (du genre Wangamomona) à 25 min de Coromandel. Dernière possibilité de faire le plein, il n’y a rien dans la péninsule de Far North Coromandel. Colville est assez photogénique, avec ses maisons en bois de plein pied, sa large route principale et ses airs de bout du monde. Jojo se prend un café au Hereford ‘n Pickle, shop fermier qui vend des tonnes de viande, des glaces, cafés…On ne traine pas trop, dehors c’est le déluge. En arrivant à la voiture, un couple de kiwis nous met en garde contre notre plan d’aller au nord de Far North Coromandel, avec toute la pluie qui va tomber ce soir…Mais qu’on pouvait essayer ! Jojo, qui s’est bien entrainé à la conduite sur gravier au Kgalagadi et sur Bois Saint Jean, ne dit pas non à un petit rallye…Quitte à rebrousser chemin si c’est trop chaud.

De Colville, nous bifurquons à l’Ouest, le macadam fait bien vite place à du gravier. Seulement 37 km jusqu’à Fletcher’s Bay, mais ça nous prendra un peu moins de deux heures…C’est de vous dire la vitesse moyenne ! Comment vous décrire ce trajet ? Vraiment splendide : des plages désertes bordées de jungle donnant sur des eaux turquoises, des oiseaux inconnus au bataillon tantôt sur des rochers tantôt dans le sous-bois, des arbres centenaires qui semblaient façonnés du même matériau que les os des collines (les fameux Pohutukawa, parfois vieux de 1000-2000 ans, famille des Myrtacées, considérés comme les arbres de Noël de NZ : ils font des fleurs rouges en décembre), des maisons en bois complètement isolées, des collines féériques remplies de moutons…Région très peu fréquentée, on a croisé trois voitures ! Vu que la route était large pour 1,5 voitures, Jojo a passé son temps à klaxonner aux abord des virages. En vain, mais c’était fun. La route était quand même assez catastrophique, avec nids de poules, cailloux, coulées de boues, rivières coulant à des endroits où aucune rivière ne devrait couler…Le passage du dernier « ford » (gué) était vraiment limite, l’eau noyait presque les roues et la montée a été à peine franchie. Quelques kiomètres et ouf ! Nous voilà à Fletcher’s Bay, la fin du chemin (de l’autre côté de la péninsule sur la côte Est, la route empierrée s’arrête à Stoney Bay) ! Le camping est une énorme étendue d’herbe super verte et spongieuse (en même temps vu ce qu’il pleut elle a intérêt), nous allons parler à la dame du DOC qui gère les réservations…Elle nous dit qu’il faut redescendre vers un camping à l’Ouest si on ne veut pas rester coincé ici quelques jours…Non merci, (un) Mars (et ça) repart (héhé) à Auckland demain ! Nous nous hâtons de rebrousser chemin, le passage de la rivière est encore plus trash…Le mur d’eau bousille un peu le pare choc (merci l’omnium !) et rentre un peu dans le moteur, ça fume blanc…Mais on s’en sort, à part reclipser ou détordre 2-3 choses pas de gros dégâts. Le gars du camping de Port Jackson nous conseille carrément d’évacuer la péninsule de Coromandel pour nous réfugier au Sud de la ville de Thames (toute ressemblance avec un fleuve anglais est un pur hazard bien sûr). C’est parti ! Le retour vers Colville se fait en une heure, c’est que la nuit commence à tomber ! Encore une heure de conduite par une route sinueuse, mal éclairée et aquaplanée de l’Ouest de Coromandel nous amènera à la ville de Thames. Encore 15 km dans la jungle, et c’est finalement sur une aire de pique-nique que nous nous arrêtons vers 21h30 pour y passer la nuit. La pluie ne s’arrête pas, nous allumons la ventilation pour désembuer un peu la chose. Jojo est HS, nous ne le faisons pas tard.