Le lac Titicaca
- Jojo
- 17 mai 2018
- 5 min de lecture
16 mai : Puno - Lac Titicaca
Un bus déjà bien rempli vient nous chercher à notre hôtel vers 8h10. Nous papotons avec Jean-Pierre et Véronique, un couple de français de Brest bien sympas. Nous serons 28 sur le bateau avec un guide (Walter), c’est un grand groupe mais ça ne gêne pas trop.
Le premier arrêt se fait sur les fameuses îles flottantes Uros du Titicaca, où l’on parle Aymara (langue pré inca). Ces îles typiques ont la particularité d’être constituées par des roseaux (épaisseur de 3m) appelés Totora. Les maisons et les barques (qui ont inspiré le Kon Tiki et le voyage de Thor Eyerdhal pour « prouver » que les Péruviens ont colonisé la Polynésie), sont également conçues en roseau séché (ça prête à confusion, les barques sont appelées Balsa en langue locale mais ça n’a rien avoir avec le bois éponyme). Pour confectionner les fameuses îles, on coupe les racines en gros blocs à l’aide de scies, on joint les blocs ensemble par des pieux et des cordes, on vient mettre une couche de totora frais (chose qu’il faut faire tout au long de l’année) et on arrime au fond du lac avec 6 câbles. Ces îles s’abiment naturellement et ont généralement une durée de vie de 25-50 ans. Les gens des îles vivent de la pêche, de la chasse (canards…)…Et bien sur du tourisme…Surtout du tourisme ! Ca ne respire pas beaucoup l’authenticité tout ça : en effet le dernier habitant de l’ethnie Uros est décédé en 1959, les gens qui vivent sur les îles (ou qui vivent à Puno et font semblant) sont de l’ethnie Aymara. Ces îles étaient à l’origine du côté Bolivien (près de Tiwanaku), créées afin d’échapper aux Incas. En suivant le poisson, les Uros ont migré au Pérou (Péninsule de Capa Cica) pour finir au large des côtes de Puno pour davantage s’ouvrir au tourisme. Le show de la part du maire de l’ile est quand même sympa, il nous explique la vie sur ces îles, et nous achetons un peu de souvenirs, avant de faire un tour en bateau vers une nouvelle île qui est davantage un arrêt pour consommer boissons et pâtisseries. Malgré le côté très très touristique, c’est quand même une expérience hors du commun que nous avons appréciée.
Trois heures de bateau plus tard (+ une rencontre avec John, Allemand faisant le tour de l’Amérique Latine en van), et nous arrivons à l’île d’Amantani. Tous les touristes sont répartis en familles, nous rejoignons Rosa avec son fils Ignacio (Péruviens venant de Lima) afin de passer la nuit chez Anna Maria, son père José et son Frère Eduardo. Ces deux derniers ne parlent que Quechua, à part bonjour et au revoir pas trop d’interactions ! Anna Maria est toute gentille. La famille n’est pas très jeune et, possède, à part quelques moutons et des pieds de maïs, un magasin pour subvenir à ses besoins. Le lunch est constitué d’une bonne sopita de Quinoa, d’un mélange de mais, patates, légumes et de fromage grillé. Après une petite pause où nous achetons (encore) de l’artisanat, nous retrouvons notre groupe (les Cheveres, autrement dit les « cools ») mené par notre guide Walter. Il explique en Anglais et Espagnol, pendant que nous marchons vers le sommet de l’île où se situent deux petites ruines incas à la gloire de la pachamama (mère terre) et pachatata (père ciel). Beaucoup de gens vendent des souvenirs en chemin (et des bières pour le coucher de soleil !), mais nous croisons pas mal d’agriculteurs revenant de leurs champs : toute l’île ou presque est une succession de terrasses où paissent des animaux et où poussent diverses cultures (mais, fèves, blé, orge…). Tout se fait à la main ou à l’animal de trait sans machines : pas un seul engin motorisé sur l’ile, quelques panneaux solaires pour la lumière et c’est tout. Les habitants boivent de l’eau du lac filtrée ou de source.
Nous montons au temple de la pachatata pour en faire le tour trois fois, afin que notre souhait se réalise. Il est 17h00 et le soleil se couche déjà, joli coucher de soleil et il est temps de rentrer afin de retrouver Anna Maria. Nous mangeons le repas du soir (soupe de semoule, riz et légumes), nous habillons en habits typiques et partons retrouver tous les touristes de l’île dans une salle des fêtes. Il y a un bar, de la musique live andine (charango, flute de pan, guitares, flutes…), nous passons une bonne heure à danser et à s’amuser. Top ! Anna Maria fatigue un peu (il y a une soirée tous les jours pendant que c’est le tour de cette communauté à recevoir des touristes), nous repartons nous coucher comme des poules. Demain on se lève avec le soleil !
17 mai : Lac Titicaca - Puno
6h30, nous nous levons et faisons nos sacs. Les draps n’ont pas arrêté de tomber du lit (le matelas était décédé et de travers), Jojo était frigorifié. Petit déjeuner classique (pain/confiture et café), il est déjà temps de repartir au bateau. Tout le monde dit au revoir à ses mamas et papas, c’était une très chouette expérience !
Une heure de bateau plus tard, et nous voilà sur l’île voisine de Taquile, où l’on parle quechua (langue Inca) tout comme sur l’île d’Amantani. Une bonne trotte d’une heure nous emmène sur la place des armes proche du sommet de l’île. L’île ressemble assez fort à Amantani avec ses terrasses arides et ses eucalyptus. Jojo se prend un café en attendant les autres (il avait envie de faire du sport), petite pause sur la place et tout le monde repart vers le lieu du lunch. Ignacio a du mal avec l’altitude et doit faire demi-tour, pas étonnant en l’absence d’acclimatation à l’altitude. On nous explique les coutumes de l’île : les hommes ont un couvre-chef ressemblant à un chapeau de lutin. Placé à droite signifie qu’ils recherchent l’amour, à gauche qu’ils sont pris. La nouvelle épouse donne une mèche de cheveux à son homme, qui tisse une ceinture avec. L’homme porte aussi un sac très coloré, qui représente l’anneau du mariage. Assez fun tout ça ! 30 minutes de descente le long de marches, et nous revoilà dans notre embarcation pour les 2h30 de voyage jusqu’à Puno. Une chouette expérience les îles du lac Titicaca, même si nous avons préféré Amantani !
Retour à notre chambre, nous avons failli changer notre itinéraire afin d’aller à Arequipa et au Cañon de Colca, mais il faut au moins 5 jours…Que nous n’avons pas ! Nous ressortons retirer des sous, booker le bus et manger à un resto. Salchipapa pour Mégane (frites et saucisses), Anticuccho (cœur de bœuf) pour Jojo, Pisco Sour (pisco, citron et blanc d’œuf) pour les 2 !



















