23 mai : Pisac
Bonne nuit de sommeil à Pisac, nous prenons le petit déjeuner à l’hôtel : petit déj continental pour Jojo et des pancakes pour Mégane. Nous profitons du wifi et nous renseignons sur le Machu Picchu. Quelques courses et nous prenons une sorte de tuc tuc pour rejoindre notre projet, ça grimpe fort et le pauvre tuc tuc souffre un peu avec nous deux à l’arrière et nos gros sacs. Nous passons devant le site archéologique de Pisac (visite prévue pour les jours à venir) et arrivons devant une boutique pour demander : « où peut-on trouver Arcadio » ? Nous avons de la chance, Noélia est la sœur de celui-ci et nous renseigne.
Nous rebroussons chemin jusqu’à une sorte de camping. Nous prenons nos affaires et allons voir ! Arcadio le meneur du projet n’est pas là, et nous sommes accueillis par un couple de Roumains en Helpx comme nous. Christina et Tudor (meunier^^). Le gars nous montre notre chambre, une petite cabane en construction écologique avec structure en bois et murs de boue avec bouteilles incorporées pour laisser passer la lumière (système quincha). Sur le terrain se trouvent : plusieurs maisonnettes, une pépinière, une distillerie, un temple de méditation ^^, et des toilettes sèches. Dans ces dernières, les matières solides sont mélangés avec de la terre pour être utilisés par après comme composts, les liquides étant épandus dans la prairie ^^. Tudor et sa copine voyagent depuis un mois et pensent voyager jusqu’à ne plus pouvoir (plus d’argent).
Le travail du jour est de préparer une sorte de boue pour faire les murs d’une maison. A l’aide de pioches, la terre est retournée puis passée dans une espèce de tamis pour séparer les cailloux de la terre, le but étant d’avoir une granulométrie fine. Un mélange eau et morceaux de cactus coupés (type aloé véra) est ajouté à la terre fine, ainsi qu’une sorte de foin. Ceci crée une couche d’argile fine et hydrophobe utilisé comme couche de finition sur les briques plus grossières (argiles avec cailloux, eau et foin). Le style de construction, différent de la petite cabane dans laquelle nous dormons, est appelé « adobe ».
A midi, avec Jojo nous allons faire des courses dans la boutique du village afin de cuisiner nos plats. La boutique est celle de Noelia, la sœur d’Arcadio. Difficile de voir ce qu’on peut acheter, pas moyen de réfrigérer des trucs… Nous optons pour des choses simples ! En rentrant, il est déjà l’heure de préparer notre repas, au menu sandwich thon tomate mayonnaise avec des chips.
Vers 15H30 nous partons bosser pour 2 heures, et c’est parti pour la pioche, la pelle et le tamisage de la terre… Pas trop au goût de Mégane, c’est vraiment physique et le travail n’avance pas bien vite (pas très gratifiant). Finalement, nous terminons le travail vers 17H30, bien cassés !
Mégane se tente à prendre une douche, mais apparemment ce n’est pas le meilleur moment de la journée pour a voir de l’eau chaude (serpentin d’eau sur le toit réchauffé par le soleil). Effectivement douche froide, on saura pour demain ^^ Jojo s’y colle aussi mais est bien plus courageux. Nous rejoignons les deux Roumains et (re)partons faire quelques courses (dont des bières). La nuit tombe très vite et le froid avec… Heureusement que nous avions pris nos lampes torches.
Retour à la casa pour préparer à manger à la lampe torche, pourtant il est à peine 18H30 ! Il faut aller chercher de l’eau à l’extérieur puis la faire chauffer, pas aisé le chauffage au gaz (on était plus habitués). Ce soir, ce sera pâtes sauce tomate avec un peu d’ail, de fromage péruvien (un peu caoutchouteux) et de champignons péruviens également. Ce n’était pas gagné mais finalement on ne s’en sort pas trop mal ! Nous mangeons à la bougie dans la pièce à vivre. Les deux Roumains en plus d’être végan, ne mangent pas le soir… on mange donc seuls dans notre coin !
Une petite bière, et Jojo joue un peu de charango, Tudor et Chris nous rejoignent et on discute voyage, avant d’aller au dodo vers 22H. C’est agréable, il fait bon dans notre petite cabane !
24 mai : Pisac
Un des deux chiens, Wichita, a aboyé 30 minutes à côté de notre cabane à 5h00 du mat. A part ça la nuit fut bonne ! On se fait un peu engueuler par les Roumains parce qu’on avait oublié de fermer la bouteille de gaz la veille, oups on a pris l’habitude de la taque électrique nous ! Lors du petit déj pris en face de la vallée, nous rencontrons enfin Arcadio ! Celui-ci nous fait faire un tour du proprio et nous explique plein de trucs…En particulier, les yeux de Mégane pétillent quand il fait voir le combo chaudière/dis tilleuse/ampoule à décanter pour les huiles essentielles ! Il a un jardin avec des plantes aromatiques : munia (la menthe inca), eucalyptus… Dans les espaces verts, on peut trouver deux moutons et un lama (du nom de Pacha ^^). Ici le lama est un animal de compagnie.
Ce matin, nous allons aider les parents d’Arcadio (Mariano et Abelina) à récolter le maïs. Celui-ci a été fauché et nous attend ! Toute la famille s’y met : son frère et sa sœur, la belle famille…Ca change et c’est chouette ! On sépare les épis des tiges, on ouvre les feuilles de l’épi avec un clou et on met l’épi de maïs tout beau sur un tas. C’est du maïs du temps des incas, les grains sont énormes et blancs ! Parfois ils s’hybrident et sont tachetés de mauve. Et souvent, ils sont pourris ou mangés…Et oui, on ne traite pas ici ! Pas de fertilisants chimiques ni de pesticides, ce qui est bon pour l’environnement mais il y a quand même pas mal de gâchis de production. Il y a un grand jerrycan de chicha (bière de maïs). Jojo y goûte, c’est un peu comme le todi (vin de palme) : un arôme de levure ce n’est pas top ! Mais c’est donné de bon cœur^^ Une fois le champ terminé, on amasse dans des gros sacs que l’on porte sur le dos et on achemine à un endroit pour sécher. Pour nous remercier de notre aide, la mama nous a fait à manger ! Trop bien, on mange du maïs cuit avec nos mains et on discute un peu avec la famille, qui heureusement parle espagnol en plus de quechua. Arcadio s’intéresse un peu à nous et nous pose des questions, ce qui est bien puisque ce n’est pas que dans un sens pour une fois. Le repas est servi, ce qui est drôle est que la table n’est pas droite car la maison ne l’est pas non plus, du coup les assiettes penchent pas mal ^^ Au menu, une sorte de soupe avec dedans du riz et des patates et un morceau de soi disant poule. Mégane ne le mangera pas, après avoir goûté Jojo décèle du bœuf pas cuit…
Nous quittons nos hôtes et partons en direction de notre cabane, Mégane aimerait bien une douche chaude pour laver ses cheveux ^^ Finalement, notre pause avant de reprendre le boulot est courte, Mégane arrive à avoir sa douche chaude (bonheur).
Arcadio part avec les deux Roumains dans le centre de Pisac pour s’ouvrir un compte Airbnb. Nous partons donc seuls au champ pour finir le boulot du matin. Avant ça, nous faisons un petit détour pour aller voir Pacha le lama ^^ Celui est bien grand et fier, nous faisons des photos mais Mégane a peur de se faire cracher dessus.
C’est parti pour la fin de la récolte du mais, il ne reste pas grand-chose… Heureusement car le soleil s’est caché et ça caille vraiment ! Finalement, nous finissons avant l’heure et décidons de nous poser dans l’herbe avec toute la famille. Jojo se fait encore offrir de la chicha. Nous aidons la famille à ramener les sacs de mais jusqu’à la maison et rentrons à notre cabane ! Ce soir il fait vraiment froid !
La soirée se passe tranquille à cuisiner, manger et discuter, Jojo joue de la guitare et nous filons au lit tôt… Hasta manana ! Petit détail : Jojo a oublié la clé de la cuisine…Dans la cuisine ! Du coup il réveille Arcadio, qui lui dit qu’on verra bien demain.
25 mai : Pisac
Demain arrive, et bien entendu Arcadio n’est pas dans les parages. 8h30, il se fait faim : Tudor va à la maison de ses parents pour tenter de le trouver. Il arrive après 15 min, et avec Jojo ils arrivent à ouvrir une porte latérale, ouf !
Ce matin, nous allons enfin faire de l’éco-construction ! Nous acheminons le mélange argile/jus de cactus/paille vers la niche du chien, et projetons des poignées de terre sur les murs humidifiés. Après avoir terminé un pan de mur, nous y rajoutons un peu de foin, et lissons la surface avec une truelle humidifiée et un gros pinceau boueux. On décore un peu les surfaces, c’est beaucoup de travail (3 heures) mais ça ne rend pas trop mal. Malheureusement, le mélange argile/jus de cactus/foin n’était pas optimal et il y a des fissures dans la couche de finition…On tentera de rectifier !
Les parents d’Arcadio sont venus à midi et la maman nous a fait à manger, sympa. Mathé de muña et café et ça repart. Jojo donne un petit cours de guitare à Tudor, il est bon élève et très motivé !
Une petite heure de travail plus tard pour laver les outils, et il commence déjà à faire noir. Des volontaires Français (Edouard et Solwen) arrivent en fin de journée, on leur fait faire le tour du proprio. Ils déchantent un peu quand on leur dit qu’il faut (souvent) se faire à manger…Ce n’est pas ce qu’ils avaient compris !
On va faire quelques courses, préparons des pâtes sauce tomate/champi et passons une partie de la soirée à discuter, Arcadio est présent parmi nous. Assez chouette, les Français voyagent depuis 3 ans et ont pleins d’histoires à raconter !
26 mai : Pisac
Un renard passe par là, un des chiens n’a pas arrêté d’aboyer toute la nuit…C’est donc pas très frais que nous nous réveillons vers 8h30. Les Français nous quittent déjà, dommage !
Le boulot de la matinée est tout d’abord d’acheminer de lourdes planches vers le lieu où Daniel, le salarié, travaille. Par la suite, nous passons 3 bonnes heures à acheminer une 30 aine de sacs de compost des parents d’Arcadio vers la pépinière du projet. Assez difficile, chaque sac pèse près de 20 kg, après les 4 allers retours nous sommes lessivés !
Après une douche pas volée (glaciale pour Jojo), nous allons essayer le resto du village…10 minutes de marche et nous y voilà ! Plus de soupe donc plus de menu, nous nous contenterons de riz et d’un genre de sauce aux patates et à la coriandre franchement pas bonne…Heureusement que ça n’a coûté que 5 soles !
Par la suite, nous comatons un peu dans la cuisine et réfléchissons à notre itinéraire. Des Français arrivent pour acheter des huiles essentielles, Arcadio n’est pas là et nous n’avons aucune idée d’ou elles sont…Tant pis, il a perdu des clients !
27 mai : Pisac
Aujourd’hui c’est dimanche, et qui dit dimanche dit repos ! Nous dormons une fois de plus comme des bébés (11h de sommeil : on comprend d’ailleurs pas pourquoi on dort autant ici ^^). Petit déj tranquille au soleil puis Mégane entame une laundry, tandis que Jojo joue de la guitare. Nous mangeons notre lunch tôt (sardines, tomates et fromage dans un sandwich, pas top) et partons pour les ruines de Pisac : l’attraction phare du coin. Nous commençons à partir et sommes poursuivis par Chiquito et Wachita, les deux chiens d’Arcadio. Ils ne nous lâchent pas d’une semelle et malgré la distance et le soleil qui tape ils restent avec nous !
Ca grimpe bien, nous arrivons à un poste de sécurité où nous devons montrer nos tickets touristiques ! Le contrôle se fait bien loin des ruines dis donc. Finalement, après 4 km et toujours les deux chiens avec nous, nous arrivons à l’entrée des ruines.
Mégane a mal géré et n’a pas pris sa bouteille d’eau, nous nous retrouvons donc avec seulement 1L d’eau… Oups ! Les ruines sont magnifiques et très étendues, nous nous baladons pendant 4 heures…Ca monte et descend bien ! Nous étions plus dans l’optique balade que visite, il fallait un peu faire gaffe aux toutous qui normalement n’étaient pas admis ! Primo, nous sommes arrivés par une entrée secondaire, du coup pas de panneaux…Et pis ce sont des chiens demi sauvages, ils n’écoutent rien ! Chiquito réagit un peu, par contre Wachita…Un dialogue de sourds ! Ce dernier, à un moment, décide d’aller explorer une zone interdite aux piétons sans nous…On a bien perdu 30 minutes à l’appeler pour qu’il vienne!
Finalement, nous rentrons sans encombre vers 17h00, il commence à faire froid. Ce soir c’est soirée crêpes, on se régale bien !
28 mai : Pisac
Dernier jour de travail...Arcadio nous montre son système d’arrosage, nous passons trois heures à vider des sacs de plantules décédées pour récupérer la terre et les sacs intacts. On papote bien avec Christina, Tudor quant à lui est barbouillé et se repose ce matin.
Après-midi tranquille, Mégane fait des mots croisés et Jojo de la guitare. A 15h30, nous allons quand même bosser un peu et passons 1 heure à abreuver des plantes aromatiques à l’aide d’un tuyau d’arrosage…Pas si simple, elles sont plantées n’importe comment à flanc de vallée. Nous finissons notre section, Jojo va prendre sa dernière douche froide !
Ce soir nous finissons les restes, Tudor et Christina se joignent à nous et nous regardons le documentaire « What the Health », qui met en avant l’impact du lobby des industries pharmaceutiques et agroalimentaires sur les recommandations des associations qui luttent contre des maladies liées (corrélées) à une mauvaise alimentation (cancer, diabète, maladies cardiaques). En gros, le lien entre certains aliments (viande rouge, œufs…) et les maladies qu’ils causent (cancer, maladies cardiaques…) n’est pas vraiment mis en avant, car ce n’est pas dans l’intérêt de Big pharma et de Big agro…A méditer ! Nous finissons la soirée à jouer aux cartes, bien sympa tout ça.
29 mai : Pisac - Cusco
Jojo a très mal dormi, finalement nous ne partirons pas à 8h00 mais à 10h00 après un bon café. Chiquito a mangé dans la gamelle du porc familial, il pue la mort ! Arcadio nous fait un petit cadeau d’adieu : une huile essentielle d’eucalyptus maison !
Christina et Tudor vont aller aux ruines, nos chemins se séparent car nous prenons un taxi jusqu’à Pisac. Adieu projet ! Nous avons de la chance : un collectivo est sur le point de partir jusqu’à Cusco, nous avons à peine le temps de charger nos gros sacs dans le minibus qu’il part déjà. De Cusco, nous marchons 20 minutes jusqu’à notre auberge : Intipackers. Très bonne surprise, nous avons une chambre avec une vue panoramique sur Cusco pour pas cher !
Le restant de l’aprèm est passé à s’organiser : laundry, trek vers le Machu Picchu, ATM…C’est vraiment la course. Nous finissons par prendre le trek Salkantay de 4 jours et 3 nuits avec l’agence Machu Picchu réservations, on a vraiment eu du mal à se décider !
Finalement, nous rentrons à la chambre pour faire nos sacs…Le temps passe vite, il est déjà l’heure de retourner à l’agence pour le briefing…Celui-ci durera une heure et est vraiment inutile, on a faim nous ! On recraque et on retourne à la crêperie, avec du bon fromage local goûtu ! Nous ne la faisons pas tard, demain on se lève à 5h00 du mat !
