Réveil à 6h00, on se croirait presque au boulot ! Nous avons un peu du mal à nous dépêcher, mais avec l’aide de deux gars en motos, nous arrivons à 6h35 à l’agence. Essayage de bottes et réception de casse croute, tous en moto taxi au port ! C’est bien chargés que nous nous entassons dans le bateau rapide (qu’ils appellent ici « ferry »), 1h30 de voyage sans histoire et nous voilà dans la communauté de Mocagua.
Mocagua est un petit village de 300 habitants assez vivant, où se côtoient plusieurs ethnies de la jungle ou des pays voisins (Brésil et Pérou). Personne en habits ancestraux, ici c’est assez moderne : Eau courante, électricité, un semblant de réseau…Nous sommes les seuls blancs (gringos), c’est assez sympa. Armando notre guide de 41 ans nous accueille. Il a 9 gosses, pas mal ! Il habite le village et connait donc la jungle avoisinante et les environs comme sa poche. Il parle Espagnol assez lentement, nous comprenons presque tout donc ça va. Même s’il est sympa, c’est quand même difficile d’avoir beaucoup de conversations profondes avec lui, barrière de la langue oblige. Nous prenons possession de notre chambre dans le lodge (une nuit à se faire manger par les moustiques à Iquitos c’est assez), spartiate mais propre et mignon. Nous sommes les seuls !
9h00, Armando vient nous chercher pour une petite balade dans la jungle. Nous commençons par la forêt secondaire aux alentours du village, impactée par les activités humaines. Nous sommes dans une réserve naturelle, mais la communauté a des quotas pour la coupe des arbres et l’agriculture (manioc qu’ils appellent yucca, bananes, ananas, cacao…). Nous pénétrons par la suite dans la forêt primaire, « vierge ». Nous savions qu’il ne fallait pas s’attendre à voir des tapirs ou des jaguars, mais à part des papillons et autres insectes, rien à se mettre sous la dent pendant 6 heures de balade à part un singe furtif…On ne peut s’empêcher d’être un peu frustré, même si les animaux sont sauvages et font ce qu’ils veulent ! Côté flore c’est la fête par contre : orchidées, bromélias, héliconias, sélaginelles, champignons, palmiers, lianes gorgées d’eau… Armando prépare un feu pour cuisiner le lunch, et fait ça comme un chef : il coupe des copaux avec sa machette qui servent d’allume-feu, avant d’y mettre brindilles et buches sèches. Son feu est allumé en 5 minutes, on voit la différence avec Mike (cfr Iquitos) ! Il faut dire qu’à Iquitos tout était trempé, ici c’est plus sec. Après cela, Armando coupe des bâtons de bois jeune en « Y » pour y mettre la casserole de riz, avant de bricoler un grill pour le poisson. Ca ce sont des survival skills ! Le poisson est délicieux, on dirait de la viande…Miam ! Après moultes traversées de petites rivières et lacs (le niveau d’eau est encore haut), nous rentrons vers 17h00. Nous nous reposons et partons manger à la maison d’à côté, où habite les proprios du lodge. Pâtes avec œuf dur et bananes, étonnant mais bon ! Hop au lit, demain est un autre jour.
