La nuit n’aura pas été de tout repos…En effet un rat ayant senti nos réserves de bouffe est rentré par un gros trou dans la moustiquaire. Horreur, surtout quand on entend « scritch scritch » en essayant de s’endormir. Mégane tente de mettre une couverture devant le trou pour dissuader le rat…Que nenni, il s’en fou, la pousse et passe ! Bref ce sera boules quiès pour ne pas entendre le boucan. Deuxième réveil pour Mégane qui va à la salle de bains, et là cafard dans la chambre, c’est la fête ici !
Nous nous réveillons vers 7h au son du match de foot…C’est super tôt mais avec le décalage horaire avec la Russie, c’est normal ! La Colombie joue contre le Japon et on sent bien l’effervescence dans le village, tout le monde a sorti son tee-shirt de l’équipe ! Malheureusement la Colombie s’inclina 1-2 face au Japon. Nous allons prendre le petit déjeuner dans la maison voisine. Nous étions censés retrouver Armando à 8h, mais comme le match n’est pas fini, il ne se pointe pas avant 8H45… Il arrive avec un air un peu déconcerté : la Colombie a perdu son match… On essaye de lui remonter le moral et de lui dire qu’il y a encore deux matchs et que rien n’est perdu !
Nous prenons le bateau : au programme ce matin pêche aux piranhas. Armando a prévu deux techniques : le filet et le fil/hameçon pour maximiser ses chances. Nous naviguons un peu et tombons sur une bande de singes araignées (spider monkeys), nous restons un long moment à les observer sauter de branche en branche. Après ça il est temps d’aller poser le filet (un filet pas en très bon état d’ailleurs). Armando nous dit qu’on peut avoir 2-3 poissons avec ça… Plus qu’à patienter !
Pas très loin, Armando stoppe le bateau à l’ombre d’un arbre et nous donne fil et hameçon et sort un poisson pour en couper des morceaux et l’utiliser comme appât. C’est parti ! Etrangement cette pêche aux piranhas est différente des deux autres. Ici ça mord difficilement, le fond est assez profond et on dirait que les poissons y sont. Du coup il faut descendre le fil de 3-4 m pour que ça morde ! Armando choppe un beau piranha… et avec Joran toujours rien ! On attend et les poissons ne font que manger nos bouts et ne mordent pas ! Armando nous fait changer de technique : canne à pêche mais ça ne va pas mieux… le fil ne va pas assez profond ! Bref aucun poisson, malchance ou mauvais endroit, on ne sait pas ! Par la suite, nous allons remonter le filet qui est… vide ! Vraiment pas de chance tant pis !
Retour à l’embarcadère où nous attendons qu’Armando aille chercher son père pour l’aider à manœuvrer. Pendant ce temps, Mégane qui avait gardé son fil/hameçon avec un peu de poisson tente de pêcher du bord…Et jackpot, en à peine 2 minutes un beau poisson chat ! Trop fière !
Armando revient et relâche le poisson snif… Nous partons en direction de l’île de Mocagua juste en face du village de l’autre côté de l’Amazone. Pas mal de courant dans le fleuve, mais nous parvenons à voir quelques dauphins roses jouer. Armando nous explique qu’à cet endroit une rivière se jette dans l’Amazone et qu’ainsi pas mal de poissons passent par là. Nous ne nous éternisons pas, on observera les dauphins plus longuement demain matin. Nous remontons un bras de la rivière pour tente de monter sur l’île. Manque de pot, le chemin initialement prévu n’est pas accessible et nous devons faire demi-tour. On comprend mieux l’utilité du papa d’Armando, le bateau est difficile à manœuvrer surtout à contre sens. Nous arrivons enfin sur l’île. Il est temps à présent de trouver un endroit pour faire un feu et préparer le repas. Pas trop difficile, nous tombons sur un endroit où du bois a été coupé. On décide donc de se poser là. Armando nous explique qu’ils ont un quota de coupe par personne et que pour chaque arbre coupé, 10 arbres sont plantés ! Pas mal, mais on a du mal à y croire, quand on voit le nombre d’arbres qu’Armando a coupé pour nous faire des ponts depuis hier… Jojo est censé être le maître du feu aujourd’hui, mais Armando ne semble pas décider à le laisser se débrouiller. Finalement le feu est fait en deux trois mouvements (avec l’aide de l’assistant Jojo) et le repas également. Au menu, de la dorado un poisson d’ici, bon mais beaucoup trop salé… Armando nous prépare une citronnade avec des citrons verts. Ceux là ne sont pas du tout acides contrairement à chez nous… ça fait du bien !
Nous étions censé marcher sur l’île pour partir à la découverte d’animaux, mais le sol a pris trop l’eau et est impraticable. Le papa d’Armando vient donc nous récupérer avec le bateau. Nous faisons un tour d’environ 1h aux alentours de l’île. Nous observons quelques oiseaux. Mégane avec ses yeux de lynx arrive à voir un oiseau bleu au loin… Armando nous précise que cet oiseau n’est pas présent dans le livre qui référencie tous les oiseaux de Colombie, il s’agit donc d’un nouveau colonisateur !
Nous rentrons à notre logement pour nous reposer un peu… Il n’est que 16h et nous devons attendre 19h pour aller manger ! Une attente un peu trop longue à notre goût, on essaye de s’occuper, on prend une douche (froide) et finalement on dort un peu aussi. On vient nous chercher un peu avant 19h : un bon repas nous attend ! miam ! Les propriétaires de la maison dans laquelle nous mangeons sont Lucie et Hendri, ils viennent un peu bavarder avec nous. Ils trouvent que notre espagnol est bon, on leur explique que ça fait déjà deux mois qu’on est en Amérique latine et qu’on essaye de se débrouiller. Les deux se montrent curieux envers nous, si bien qu’on a droit à la question : « et ici c’est très différent de la Belgique ? »Comme dirait Jojo on aurait pu en parler pendant des heures, mais on se contente de leur que oui c’est très très différent ! Après cet échange intéressant, il est temps de rejoindre notre ami Armando pour aller à la « chasse » aux caïmans en bateau. La nuit est très claire ce soir et nous cherchons pendant une bonne heure trente avant de rentrer bredouilles. Mis à part un gros crapaud et quelques oiseaux, nous n’aurons vu aucun caïman… Snif ! Rurrenabaque nous semble bien loin…
Nous rentrons nous coucher sur les coups de 22h, on espère ne pas revoir le rat…et bien dormir !
